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jeudi 24 janvier 2013

Le Top 2013 des margoulins légendaires


Ho c'est vous ? Pardonnez-moi, je ne vous ai pas entendu entrer, je finissais ma journée avec un verre de wisky, enfin de whiskas je veux dire.
Bienvenue dans mon bureau, installez vous confortablement et n'hésitez pas à vous déchausser si vos bottines vous font souffrir, vous pouvez également profiter de la litière, elle est à votre disposition.

Je suppose que vous êtes ici pour écouter les incroyables histoires et péripéties qu'offre la vie d'illustrateur indépendant. Accrochez-vous bien à votre fauteuil et respirez calmement car nous allons plonger dans l'univers étrange et effrayant qu'est celui des "margoulins". Une espèce de créatures considérées comme une légende urbaine mais pourtant aussi réels que mes moustaches de félins.
Les histoires qui vont suivre ont été recueillie à travers mes expériences et celle de mes confrères d'atelier. Mettez-vous dans l'ambiance, baissez les lumières, cessez de ronronner et vivez ces expériences étranges en vous laissant bercer par ma voix de bariton.

Ceci est une histoire vraie, seul les noms des agences et des margoulins ont été changées.

1- Le plaisir et le café sont fournis

Annonce de recrutement d'un studio de production :

“Bonjour ! Nous sommes à la recherche d’un ou une illustrateur, versatile et rapide qui aidera à la création d’illustrations conceptuelles. L’artiste travaillera en étroite collaboration avec le superviseur des effets visuels et le réalisateur.
Quelques spécifications :
Possède son propre équipements/ordinateur.
L’artiste peut travailler de chez lui ou au bureau, avec l’équipe.
Il n’est pas nécessaire d’avoir un portefolio complet à présenter, mais quelques projets personnels ou scolaires seraient appréciés!


Ce travail n’est pas rémunéré, mais le plaisir et le café sont fournis!”


Au delà de l'aspect surréaliste de la demande de travail gratuit, j'aime énormément la phrase de conclusion de l'annonce : Pas de rémunération mais le plaisir est fourni ! C'est charmant, je suppose qu'ils font l'amour à leurs employés bénévoles sur des peaux de bêtes.
Vous remarquerez que le candidat recherché est censé amener son propre ordinateur. Je suppose qu'il doit aussi fournir sa propre électricité en pédalant sur un générateur, ainsi qu'amener son propre oxygène via des bonbonnes car quitte à exploiter quelqu'un, autant y aller à fond.

2- Tarifs chinois :

Coup de fil d'une cliente qui recherche un illustrateur pour donner des cours de dessins à des adolescents. Le tarif est de 6 euros de l'heure sur une durée d'un mois pour des semaines de 30 heures. Ils cherchent un auto-entrepreneur car ils ne veulent pas faire de contrat de travail (donc ne pas payer les charges que ça implique). La mission est dans le nord de la France, hors je suis dans le sud et évidement le trajet est à mes frais.
Je réponds gentiment que le salaire est bien plus bas qu'un SMIC horaire, qu'une profession libérale paye des charges sur ce qu'elle touche et donc que le tarif proposé à autant de valeur pour moi qu'un autographe de Willy Denzey pour un fan de métal. Mon interlocutrice étant incapable de comprendre l’indécence de sa proposition, je lui ait suggéré d'appeler la chine, pays qui sera peut être plus apte à correspondre à son budget.

3- Mécénat de compétences :

Message reçu par l'un de mes collègues d'atelier :

"Bonjour. Je viens vers vous concernant un partenariat de compétences sur votre savoir faire en tant que monteur pour Les Grandes Conférences de ******, évènement organisé au cœur de Toulouse par notre association.
Comme préalable convenu, voici-joint le programme des Grandes Conférences 2013 et le lien de l’évènement sur notre site internet.
Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à ********** mais aussi pour votre engagement dans le milieu associatif.
Dans l’attente de votre retour au sujet d’un éventuel mécénat de compétences, je reste à votre disposition pour toutes informations."


"Mécénat de compétence" la jolie expression pour remplacer "vazy fais pas ton chien bosse gratos pour nous !".
Je vais demander un mécénat de pâtisserie à mon boulanger pour avoir des pains aux raisins gratos tiens. Quand on gruge les transport en commun, c'est du mécénat de déplacement !

Je peux paraitre un peu méchant avec cette demande qui concerne une association. Mais suite à quelques renseignements, j'ai appris que cette même association acceptais de payer la location des salles et du matériel nécessaire si bien qu'elle n'a plus de budget pour payer les prestataire. C'est toute de même une drôle de logique de considérer les ressources humaines comme le dernier maillon de la chaine et de venir quémander du boulot gratis sans faire de même pour les organismes privés à qui ils louent la salle et le matériel.

4- Oyez, oyez, bricoleurs du dimanche

Annonce passée sur le site d'une entreprise internationale, très connue, de conception et vente au détail de mobilier (un indice, c'est suédois) :

"Nous avons besoin de vos talents, même les plus farfelus, afin de créer un objet à partir de textile MarqueConnue (que ce soit du tissu au mètre, tapis, rideaux, housse de couette, ect.) qui apporte une solution pratique d'aménagement intérieur. Exemple : une nappe pour votre table basse avec des poches sur les cotés, un panneau de séparation de pièce...
Envoyez vos croquis par email par mail à l'adresse tasdeconnards@marque.com avant le vendredi 8 février minuit.
Le gagnant sélectionné par un jury MarqueConnue, verra sa création réalisée et présentée lors du prochain grand événement MarqueConnu et recevra une carte cadeau de 100euros ainsi qu'une invitation à la prochain présentation de la nouvelle collection MarqueConnue.
A vos patrons ;)"


Waouh ! 100 euros en chèque cadeau pour faire le boulot du service recherche et développement d'une entreprise qui à fait 3 milliards de bénéfice en 2012 ! C'est trop de générosité, peut être même qu'avec le chèque cadeau on pourra acheter le mobilier qu'on aura conçu nous même !
Demander à des pigeons de faire leur propre mobilier et le leur vendre ensuite. Encore une idée de marketeux sous cocaïne. Je ne sais pas ce qu'ils sniffent chez Ikea, mais ça doit être plus fort que de la colle à bois. Oups j'ai dit le nom de l'entreprise en question...

5- QI supérieur recommandé

Annonce provenant d'une agence de communication :

"Agence Pudufion
Nous recherchons 6 stagiaires de fin d'étude : Illustrateur, Ingénieur logiciel, Développeur RoR, Développeur C, Webdesigner. QI supérieur et plaisir de la culture recommandé, envoyez votre CV à jobs@bandedecons.com.
Dans notre équipe, le soleil ne se couche jamais."

Six stagiaires ! Qui dit plus ? Moi j'en veux un million pour aller coloniser la planète Mars !
Encore un beau spécimen de salariat déguisé. Ils demandent une équipe complète de création de site web, le tout gratos en comptant sur des pauvres stagiaires. Typique du genre d'agence de bras cassés qui accepte toutes les prestations client sans en avoir les compétences et qui se dit qu'en déléguant à des cons de stagiaires trouvés sur le net ça passera. J'imagine même pas le résultat du bousin.
Le site de l'agence comporte un tas formule ridicules à chialer de rire tel que "L'ecommerce est une galaxie, nos clients sont nos étoiles" ou "Comme Obama, rassemblez vos fans avec le community management". Toi aussi déclame des poèmes au client en tapant "poème" au 3232 sur ton téléphone mobile et reçoit de la pose pourrie sur ton portable !

Il est désormais temps pour vous de reprendre vos esprits, de quitter la 8ème dimension et de rejoindre le monde réel. J'espère que mes sombres histoires vous ont procurées frissons et palpitation d'effrois, le monde légendaires des margoulins vous est maintenant moins inconnu. Rassurez-vous, vous êtes en sécurité devant votre ordinateur et il est désormais temps d'aller vous coucher avec sérénité.

Mais n'oubliez pas de regarder sous votre lit, peut être que l'un des ces légendaires margoulins ou vilains vendeurs de tapis s'y cache...

Une histoire racontée par Oncle Tohad


Pour retrouver mes précédentes histoires sur les inquiétante légendes du monde des illustrateur, c'est par ici et ici.

mercredi 11 juillet 2012

TOP 4 des échanges éditoriaux absurdes

Les personnes de mon entourage me posent souvent les deux questions suivantes : "Tu as trouvé un éditeur pour ta BD ?" et "C'est quoi cette chose dans le bac à légume de ton frigo ?".
A la deuxième question, je répond à chaque fois en plissant les yeux : "Hooo, c'est longue histoire liée au mythe de Chtulu".
Quand à la première question, concernant mes rapports avec les éditeurs de bande dessinée, je réponds par des grommellements inaudibles car je suis immédiatement fatigué à l'idée de raconter les INCROYABLES AVENTURES dans lesquelles les éditeurs de Bande Dessinée ont essayé de m'embarquer.

Après le TOP 6 des demandes les plus absurdes, il est donc désormais temps pour moi de vous faire part de mon rapport à l'édition par le biais d'un Top 4 des échanges d'éditeurs les plus surréalistes.
Je rappelle que le top présenté ci dessous correspond aux PIRES échanges, donc n'extrapolez pas forcement ces extraits à l'ensemble de la profession. Même si les échanges suivants sont authentiques, ne comptez pas sur moi pour donner des noms, je me suis déjà suffisamment pris la tête avec les protagonistes qui suivent pour ne pas avoir envie de repartir sur un nouveau tour de manège de polémique stérile. C'est donc parti pour...

Le TOP 4 des échanges éditoriaux absurdes :

Numéro 4 : L'expert

Extrait de réponse d'un éditeur auquel j'avais envoyé un mail de contact :

"[...] J’ai vu ton projet, dont les qualités graphiques sont réelles. Je ne suis pas fou du manga, mais bon, c’est une question de goût et je demande l’avis de personnes qui s’y connaissent mieux que moi.[...]
Si ce n’est pas indiscret, quelles maisons d’édition t’ont proposé un contrat et quelles étaient les conditions financières?"

Ma BD, un manga ? What ? Hmmm il semble que mon interlocuteur soit un expert... " je demande l’avis de personnes qui s’y connaissent mieux que moi" Qui ? Le serveur du MacDo d'a coté ? Ha pardon je ne suis pas chez un éditeur ?
Trop expert pour moi. Bref passons, chacun son interprétation de mon style.

C'est la dernière phrase du mail en question qui est comique :
"Si ce n’est pas indiscret, quelles maisons d’édition t’ont proposé un contrat et quelles étaient les conditions financières?"
En l'espace de quelque mots il me prend pour un âne en essayant de me manipuler pour savoir ce qui se fait chez la concurrence. Je sais que mon joli petit minois d'éphèbe me donne une allure juvénile, mais je ne pensais pas passer pour un naïf enfant de douze prêt à tomber dans le premier piège grossier de manipulation mentale. Je l'imagine bien jouer au poker avec des stratégies du genre "si ce n'est pas indiscret, pourrais-tu me dire quelles cartes tu as en mains ?"

Mais par souci d’honnêteté, je dois préciser que le reste du mail était poli et attentionné.

Numéro 3 : L'industriel

Retranscription de mémoire d'un échange téléphonique avec un éditeur qui m'a téléphoné après avoir vu ma BD sur internet :

[...] Dring dring Blablabla protocole de courtoisie, ect[...]
Éditeur : [...] et puis comme vous travaillez en numérique, ce sera facile de collaborer. D'ailleurs j'aime beaucoup votre style visuel !
Moi : Ha merci, content que ça plaise, l'histoire vous plait aussi ?
Editeur : Je vais être honnête, je ne me suis pas intéressé à l'histoire, mais visuellement c'est tout à fait publiable !"
Moi : ...
[...]

Voici ma réaction suite à cet échange :

Ben oui ! Allons-y ! Publions tout ce qu'on trouve du moment que ça ressemble plus ou moins à de la BD ! On a qu'à publier des gaufres colorés, ça ressemble à des pages de BD. On a rien à perdre de toute façon, on file pas d'avance sur droit, et puis l'objectif c'est de grossir le catalogue pour se le faire racheter par un plus gros éditeur.
J'aurais du lui envoyer une jolie BD kawaï qui parle de nécrophiles nazis partouzeurs violeurs d'espèce animales en voies de disparitions de moins de douze ans. Il aurait sans doute trouvé ça "tout à fait publiable avec un style coloré.

Numéro 2 : Les bras cassés

Là on aborde enfin les anecdotes épiques.
Il y a quelque temps, un site de publication en ligne de BD m'avait laissé un message sur l'un de mes blogs pour me proposer de m'inscrire sur leur plateforme. Le système se devait d'être un peu comme la chouette plateforme webcomics, mais sous la forme d'un éditeur de BD.

Mais j’eus quelques réserves à l'inscription sur le site pour le tester : pas de conditions d'utilisation, une interface qui tutoie l'utilisateur comme un animateur radio attardé et un système de lecture particulièrement agaçant.
En effet, j'avais beau envoyer mes pages dans une résolution identique à celle de mon site, les images étaient automatiquement réduites. Les lecteurs se plaignaient de ne pas pouvoir lire les texte de ma BD à cause de la trop basse définition, je les encourageait alors à lire mes pages sur un autre site en attendant de régler le problème. Ce qui me valu immédiatement des réflexions très capricieuses du "proprio" mégalo du site en question.
En essayant de comprendre ce qui ne va pas avec l'affichage des pages, et en forçant l'affichage intégrale de mes pages sur mon navigateur, je me rends compte que le site colle sur MES planches un énorme copyright au nom des auteurs du site. Alors 1, c'est illégale, 2, on est pas aux USA, le copyright n'a rien à foutre là.

Choqué, je demande des explications par mails aux responsables.
J'obtiens une réponse où le ne me donne aucune justification pour le copyright (illégal) posé sur MES pages, par contre on m'explique que si je veux afficher mes pages dans un format plus grand, il faut que j’envoie la version haute définition (comprenez version imprimable), mais que seuls les lecteurs qui payent un abonnement "premium" pourront les visualiser.
Donc pour résumer, les mecs font payer à des lecteurs un contenu fournit gratuitement par des auteurs. Je leur répond qu'il est hors de question pour moi d'envoyer les sources haute définition de ma BD surtout pour qu'ils en tirent profit à ma place.

Voici leur réponse, accrochez-vous, c'est épique. Les annotations en rouges représentent mes réactions lors de la lecture du mail :

Soit ils sont complétement débiles soient ils prennent leurs interlocuteurs pour des pigeons sans cervelle. Personnellement, j'aurais tendance à penser qu'ils ont comme protocole de sniffer de la soupe de poisson déshydraté avant d’écrire un mail pour sortir des crétineries pareilles.

Le plus incroyable, c'est que sur leur site ils affichent une espèce charte du "commerce équitable de bande dessinée". Une charte du cul mal torché oué plutôt. Faire payer des comptes premium à des lecteurs tout en racontant des salades aux auteurs, c'est de la malhonnêteté mélangée à de la prise de risque juridique.

J'ai pu par la suite découvrir que le boss du site en question appliquait les 10 stratégies de manipulation des masses sur leur forum lorsque que j'ai commencé à essayer de discuter poliment du problème avec eux.

Entretemps, suite à mon différend avec eux, j'ai eu en privé quelques échos de nombreux problèmes internes au site en questions qui semblaient confirmer beaucoup des aprioris que j'avais commencé à avoir concernant l'équipe de bras cassés auxquels je faisait face.

Numéro 1 : La Start-up sous cocaïne

Bien avant que je diffuse ma BD sur internet, à l'époque où je montais mon projet, j'avais eu l'occasion lors d'un festival de BD de montrer mes planches à un éditeur qui fut alors prêt à me signer mon album après quelques discussions cordiales et intéressés. Le prix de la planche en avance sur droit était plutôt honnête et l'éditeur sympathique. Pour faire simple, et pour ne pas révéler le nom de cette personne, nous l’appellerons "Le Crabe".

Le Crabe donc me donna rendez-vous un vendredi après-midi, je prit l'avion que je payais de ma poche et me rendit chez l'éditeur. Et là le cauchemar commença. Le siège social de l'éditeur était une sorte de start-up qui semblait s'être installée dans un hall d'escalier où une vingtaines d'employés travaillaient les uns sur les autres mais avec personne pour accueillir et orienter les visiteurs. Un truc de ce genre mais avec bien plus de monde. Je demandais alors à l'un des employé où se trouvais Le Crabe, il répondit en rigolant que lui aussi il le cherchait et tous ses collègues se mirent alors à rire également... Je commençais à avoir la désagréable impression de me retrouver dans un mauvais film de David Lynch.
A force d'insister auprès de plusieurs personnes différentes pour rencontrer Le Crabe avec qui j'avais rendez-vous, on me dit de l'attendre en me trouvant un endroit où me mettre.

Courtois et patient, j'ai attendu plus de deux heures.

Après m'être suffisamment impatienté, et à force d'insister auprès de tous ceux qui passaient pour savoir où était la personne qui devait me recevoir, on m'informa que Le Crabe était le patron de la boite en question mais qu'il n'y mettait rarement les pieds car il était également chirurgien !
J'étais à bout de nerf, et les employés bien peu compatissants semblaient avoir autant de considération pour moi que qu'une vache pourrait en avoir pour l'une de ses bouse.

Je pris les devant en allant directement voir le responsable juridique de la boite afin d'avoir au moins un exemplaire du contrat qui m'était destiné. Deuxième surprise, le responsable en question m'apprit alors qu'il n'y avait pas d'avances sur droit et qu'il n'en serait jamais question (donc aucune rémunération pour mon travail avant la mise sur le marché de mon album alors qu'on m'avait promis l'inverse).
Il m'imprima alors un exemplaire du contrat qui était plutôt un manuel de l'arnaque pour petit éditeur sans scrupules. J'ai passé plus d'une heure à lire le contrat pour analyser tous les pièges qu'il contenaient et toutes les horribles choses dont il n'avait jamais été question dans les premières discussions. Vous ne me croirez peut être pas, mais quand je me suis mis à lire le contrat, l'un des employé à lancé sur son ordi la musique de la parade de DisneyLand sur les baffles, et les employés se mirent à chanter en cœur les paroles. Surréaliste... C'était peut être une méthode de management pour souder les employés, mais j'avais l'impression de me retrouver dans l'esprit malade d'un acteur de mascottes Disney sous cocaïne. Surtout que la musique en question dure presque une heure.

Mon niveau de colère intérieur devait être tel que je réussi à obtenir le numéro du domicile privé du Crabe auprès de cette fichue équipe éditoriale qui semblait énervée par le fait que j’eus l’outrecuidance de lire mon contrat.

Je quittais alors cet enfer, éprouvé par mon voyage et cette accumulation de déceptions et des situations grotesques et surréalistes. Je réussi à avoir l'épouse du Crabe via son numéro privé, mais Le Crabe restait injoignable.
Au milieu de la nuit, vers 2h du matin, je reçu alors un SMS de ce dernier "slt! désolé pour le RDV, on se voit demain?".

Comment décrire le rendez-vous qui eu lieu le lendemain dans un troquet. Hmm, l'ambiance y était plus glaciale que que dans un frigo oublié au pôle sud. Le Crabe m'a expliqué tout un tas d'âneries qui n’avaient plus rien à voir avec ses premiers discours. En plus de tous ça, il me dit qu'il était toujours prêt à m'éditer mais que c'était à moi de trouver les ressources financière auprès des banques ou d'autres structures capable de me payer.

Autant vous dire que l'on s'est quitté de cette façon :













Voilà, en l'état je sais que cette note de blog donne une vision assez lamentable du milieu, mais je rappelle que c'est le top des propositions éditoriales foireuses auxquelles j'ai été soumises. Il ne faut pas généraliser ces performances d'imbécilité au reste de la profession.
J'ai eu des échanges bien plus cordiaux est respectueux qui n'ont aboutis sur aucun contrat, mais au moins on n'avait pas tenté de m'endormir dès les premières discussions.

Beaucoup d'auteurs de BD manquent de vigilance et d'esprit critiques, ils sont tellement emballé à l'idée de "signer" qu'ils se précipitent sans réfléchir à la pérennité du projet. J'ai tellement d'affection pour ma BD et son univers que ça me rend très vigilant sur les conséquences d'un contrat, c'est surement ce qui m'a permis de ne pas tomber dans les premiers pièges tendus.

Il existe dans cette industrie des gens honnêtes et suffisamment passionnés par l'amour de la BD pour ne pas tomber dans les clichés ridicules que j'ai pu exposer. Néanmoins, sur un base d'une expérience personnelle et de celles de mes amis également auteur, l'éthique semble de plus en plus rare. J'ai pu remarqué qu'il était courant que l'éditeur se mette en situation d'être courtisé. La réciprocité des efforts entre les deux parties à fournir est rarement appliquée, c'est toujours l'éditeur qui fait revoir à l'auteur ses conditions et non l'inverse.

(constat personnel je rappelle)

Bonne soirée et à ce week-end pour une nouvelle note de blog.

(un nouvel épisode des Voisins du Chaos est dispo depuis vendredi !)