vendredi 20 juillet 2012

Les Voisins du Chaos, Tome 2, Episode 6


Chers lecteurs, bonsoir !
Le sixième épisode des Voisins du Chaos est enfin disponible, un épisode comprenant une scène d'action en BMX qui m'aura donné bien du mal à réaliser. J'espère que vous en apprécierez la lecture.

Certains remarquerons que j'ai ajouté un bouton de donation (via Paypal) sur le site. Je m'explique :

Les Voisins du Chaos a pour vocation d’être un BD gratuite et accessible à tous sur le net. J'ai décidé de me passer d'éditeur afin de ne pas en limiter la diffusion gratuite sur internet, car en tant qu'auteur, j'estime avoir le droit de laisser mes lecteurs libres de lire ma BD dans son intégralité. Si je passes autant de temps sur ma BD, ce n'est pas pour en restreindre l'accès à seulement 2 ou 3 milliers d'exemplaires qui risquent de se retrouver noyés sous un flots d'autres album dans la même situation.
Gagner de quoi vivre avec ma BD serait la situation idéale, mais si j'écris une histoire, c'est pour qu'elle soit lue et non réservée à un certain nombre d'exemplaires. Ne voyez pas forcement de la philanthropie acharnée dans mon raisonnement, mais plutôt l'envie de partager mon travail et mon univers.

Mais malgré le fait que j’offre l’accès libre à toutes les pages des Voisins du Chaos, le site est une véritable charge financière pour moi. Jusqu'à présent, je finançais ma BD tout seul comme un grand, avec un site sans pub et sans contraintes éditoriales. Mais mes ressources s'épuisent et ce projet commence à me coûter très cher en temps en argent.
Les Voisins du Chaos représente un investissement de temps et d'argent incalculable pour moi. Je travaille sur mes pages entre 6 et 9 heures par jours selon mon planning de mon activité d'illustrateur freelance. Le fait de ne pas être à temps plein sur la BD m'oblige à venir travailler le week end à l'atelier pour rester dans le rythme minimum d'un épisode toute les deux semaines. Sans compter que je paye un développeur pour mon site et des assistants quand j'en ai les moyens.
Et contrairement à la légende je ne me nourris pas que d'acariens et d'eau de la Garonne :)

Les dons m’aideront donc en priorité à rembourser les coûts inhérents au développement du site et à la réalisation de la BD : payer ce que je dois à mon développeur, les facture du serveur, le loyer de mon bureau et les charges matérielles. L’aide supplémentaire, si mes premières charges sont remboursées, me permettra de faire appel à des assistants afin d’accélérer la réalisation des pages et de fournir des épisodes plus rapidement.
Si vous souhaitez encourager les Voisins du Chaos, et donc mon travail, vous pouvez faire une donation via Paypal à cette adresse :



Mais avec ou sans dons, j'espère que vous continuerez d'apprécier ma BD !
Bonne lecture de l'épisode 6 du deuxième tome.
Tohad

mercredi 11 juillet 2012

TOP 4 des échanges éditoriaux absurdes

Les personnes de mon entourage me posent souvent les deux questions suivantes : "Tu as trouvé un éditeur pour ta BD ?" et "C'est quoi cette chose dans le bac à légume de ton frigo ?".
A la deuxième question, je répond à chaque fois en plissant les yeux : "Hooo, c'est longue histoire liée au mythe de Chtulu".
Quand à la première question, concernant mes rapports avec les éditeurs de bande dessinée, je réponds par des grommellements inaudibles car je suis immédiatement fatigué à l'idée de raconter les INCROYABLES AVENTURES dans lesquelles les éditeurs de Bande Dessinée ont essayé de m'embarquer.

Après le TOP 6 des demandes les plus absurdes, il est donc désormais temps pour moi de vous faire part de mon rapport à l'édition par le biais d'un Top 4 des échanges d'éditeurs les plus surréalistes.
Je rappelle que le top présenté ci dessous correspond aux PIRES échanges, donc n'extrapolez pas forcement ces extraits à l'ensemble de la profession. Même si les échanges suivants sont authentiques, ne comptez pas sur moi pour donner des noms, je me suis déjà suffisamment pris la tête avec les protagonistes qui suivent pour ne pas avoir envie de repartir sur un nouveau tour de manège de polémique stérile. C'est donc parti pour...

Le TOP 4 des échanges éditoriaux absurdes :

Numéro 4 : L'expert

Extrait de réponse d'un éditeur auquel j'avais envoyé un mail de contact :

"[...] J’ai vu ton projet, dont les qualités graphiques sont réelles. Je ne suis pas fou du manga, mais bon, c’est une question de goût et je demande l’avis de personnes qui s’y connaissent mieux que moi.[...]
Si ce n’est pas indiscret, quelles maisons d’édition t’ont proposé un contrat et quelles étaient les conditions financières?"

Ma BD, un manga ? What ? Hmmm il semble que mon interlocuteur soit un expert... " je demande l’avis de personnes qui s’y connaissent mieux que moi" Qui ? Le serveur du MacDo d'a coté ? Ha pardon je ne suis pas chez un éditeur ?
Trop expert pour moi. Bref passons, chacun son interprétation de mon style.

C'est la dernière phrase du mail en question qui est comique :
"Si ce n’est pas indiscret, quelles maisons d’édition t’ont proposé un contrat et quelles étaient les conditions financières?"
En l'espace de quelque mots il me prend pour un âne en essayant de me manipuler pour savoir ce qui se fait chez la concurrence. Je sais que mon joli petit minois d'éphèbe me donne une allure juvénile, mais je ne pensais pas passer pour un naïf enfant de douze prêt à tomber dans le premier piège grossier de manipulation mentale. Je l'imagine bien jouer au poker avec des stratégies du genre "si ce n'est pas indiscret, pourrais-tu me dire quelles cartes tu as en mains ?"

Mais par souci d’honnêteté, je dois préciser que le reste du mail était poli et attentionné.

Numéro 3 : L'industriel

Retranscription de mémoire d'un échange téléphonique avec un éditeur qui m'a téléphoné après avoir vu ma BD sur internet :

[...] Dring dring Blablabla protocole de courtoisie, ect[...]
Éditeur : [...] et puis comme vous travaillez en numérique, ce sera facile de collaborer. D'ailleurs j'aime beaucoup votre style visuel !
Moi : Ha merci, content que ça plaise, l'histoire vous plait aussi ?
Editeur : Je vais être honnête, je ne me suis pas intéressé à l'histoire, mais visuellement c'est tout à fait publiable !"
Moi : ...
[...]

Voici ma réaction suite à cet échange :

Ben oui ! Allons-y ! Publions tout ce qu'on trouve du moment que ça ressemble plus ou moins à de la BD ! On a qu'à publier des gaufres colorés, ça ressemble à des pages de BD. On a rien à perdre de toute façon, on file pas d'avance sur droit, et puis l'objectif c'est de grossir le catalogue pour se le faire racheter par un plus gros éditeur.
J'aurais du lui envoyer une jolie BD kawaï qui parle de nécrophiles nazis partouzeurs violeurs d'espèce animales en voies de disparitions de moins de douze ans. Il aurait sans doute trouvé ça "tout à fait publiable avec un style coloré.

Numéro 2 : Les bras cassés

Là on aborde enfin les anecdotes épiques.
Il y a quelque temps, un site de publication en ligne de BD m'avait laissé un message sur l'un de mes blogs pour me proposer de m'inscrire sur leur plateforme. Le système se devait d'être un peu comme la chouette plateforme webcomics, mais sous la forme d'un éditeur de BD.

Mais j’eus quelques réserves à l'inscription sur le site pour le tester : pas de conditions d'utilisation, une interface qui tutoie l'utilisateur comme un animateur radio attardé et un système de lecture particulièrement agaçant.
En effet, j'avais beau envoyer mes pages dans une résolution identique à celle de mon site, les images étaient automatiquement réduites. Les lecteurs se plaignaient de ne pas pouvoir lire les texte de ma BD à cause de la trop basse définition, je les encourageait alors à lire mes pages sur un autre site en attendant de régler le problème. Ce qui me valu immédiatement des réflexions très capricieuses du "proprio" mégalo du site en question.
En essayant de comprendre ce qui ne va pas avec l'affichage des pages, et en forçant l'affichage intégrale de mes pages sur mon navigateur, je me rends compte que le site colle sur MES planches un énorme copyright au nom des auteurs du site. Alors 1, c'est illégale, 2, on est pas aux USA, le copyright n'a rien à foutre là.

Choqué, je demande des explications par mails aux responsables.
J'obtiens une réponse où le ne me donne aucune justification pour le copyright (illégal) posé sur MES pages, par contre on m'explique que si je veux afficher mes pages dans un format plus grand, il faut que j’envoie la version haute définition (comprenez version imprimable), mais que seuls les lecteurs qui payent un abonnement "premium" pourront les visualiser.
Donc pour résumer, les mecs font payer à des lecteurs un contenu fournit gratuitement par des auteurs. Je leur répond qu'il est hors de question pour moi d'envoyer les sources haute définition de ma BD surtout pour qu'ils en tirent profit à ma place.

Voici leur réponse, accrochez-vous, c'est épique. Les annotations en rouges représentent mes réactions lors de la lecture du mail :

Soit ils sont complétement débiles soient ils prennent leurs interlocuteurs pour des pigeons sans cervelle. Personnellement, j'aurais tendance à penser qu'ils ont comme protocole de sniffer de la soupe de poisson déshydraté avant d’écrire un mail pour sortir des crétineries pareilles.

Le plus incroyable, c'est que sur leur site ils affichent une espèce charte du "commerce équitable de bande dessinée". Une charte du cul mal torché oué plutôt. Faire payer des comptes premium à des lecteurs tout en racontant des salades aux auteurs, c'est de la malhonnêteté mélangée à de la prise de risque juridique.

J'ai pu par la suite découvrir que le boss du site en question appliquait les 10 stratégies de manipulation des masses sur leur forum lorsque que j'ai commencé à essayer de discuter poliment du problème avec eux.

Entretemps, suite à mon différend avec eux, j'ai eu en privé quelques échos de nombreux problèmes internes au site en questions qui semblaient confirmer beaucoup des aprioris que j'avais commencé à avoir concernant l'équipe de bras cassés auxquels je faisait face.

Numéro 1 : La Start-up sous cocaïne

Bien avant que je diffuse ma BD sur internet, à l'époque où je montais mon projet, j'avais eu l'occasion lors d'un festival de BD de montrer mes planches à un éditeur qui fut alors prêt à me signer mon album après quelques discussions cordiales et intéressés. Le prix de la planche en avance sur droit était plutôt honnête et l'éditeur sympathique. Pour faire simple, et pour ne pas révéler le nom de cette personne, nous l’appellerons "Le Crabe".

Le Crabe donc me donna rendez-vous un vendredi après-midi, je prit l'avion que je payais de ma poche et me rendit chez l'éditeur. Et là le cauchemar commença. Le siège social de l'éditeur était une sorte de start-up qui semblait s'être installée dans un hall d'escalier où une vingtaines d'employés travaillaient les uns sur les autres mais avec personne pour accueillir et orienter les visiteurs. Un truc de ce genre mais avec bien plus de monde. Je demandais alors à l'un des employé où se trouvais Le Crabe, il répondit en rigolant que lui aussi il le cherchait et tous ses collègues se mirent alors à rire également... Je commençais à avoir la désagréable impression de me retrouver dans un mauvais film de David Lynch.
A force d'insister auprès de plusieurs personnes différentes pour rencontrer Le Crabe avec qui j'avais rendez-vous, on me dit de l'attendre en me trouvant un endroit où me mettre.

Courtois et patient, j'ai attendu plus de deux heures.

Après m'être suffisamment impatienté, et à force d'insister auprès de tous ceux qui passaient pour savoir où était la personne qui devait me recevoir, on m'informa que Le Crabe était le patron de la boite en question mais qu'il n'y mettait rarement les pieds car il était également chirurgien !
J'étais à bout de nerf, et les employés bien peu compatissants semblaient avoir autant de considération pour moi que qu'une vache pourrait en avoir pour l'une de ses bouse.

Je pris les devant en allant directement voir le responsable juridique de la boite afin d'avoir au moins un exemplaire du contrat qui m'était destiné. Deuxième surprise, le responsable en question m'apprit alors qu'il n'y avait pas d'avances sur droit et qu'il n'en serait jamais question (donc aucune rémunération pour mon travail avant la mise sur le marché de mon album alors qu'on m'avait promis l'inverse).
Il m'imprima alors un exemplaire du contrat qui était plutôt un manuel de l'arnaque pour petit éditeur sans scrupules. J'ai passé plus d'une heure à lire le contrat pour analyser tous les pièges qu'il contenaient et toutes les horribles choses dont il n'avait jamais été question dans les premières discussions. Vous ne me croirez peut être pas, mais quand je me suis mis à lire le contrat, l'un des employé à lancé sur son ordi la musique de la parade de DisneyLand sur les baffles, et les employés se mirent à chanter en cœur les paroles. Surréaliste... C'était peut être une méthode de management pour souder les employés, mais j'avais l'impression de me retrouver dans l'esprit malade d'un acteur de mascottes Disney sous cocaïne. Surtout que la musique en question dure presque une heure.

Mon niveau de colère intérieur devait être tel que je réussi à obtenir le numéro du domicile privé du Crabe auprès de cette fichue équipe éditoriale qui semblait énervée par le fait que j’eus l’outrecuidance de lire mon contrat.

Je quittais alors cet enfer, éprouvé par mon voyage et cette accumulation de déceptions et des situations grotesques et surréalistes. Je réussi à avoir l'épouse du Crabe via son numéro privé, mais Le Crabe restait injoignable.
Au milieu de la nuit, vers 2h du matin, je reçu alors un SMS de ce dernier "slt! désolé pour le RDV, on se voit demain?".

Comment décrire le rendez-vous qui eu lieu le lendemain dans un troquet. Hmm, l'ambiance y était plus glaciale que que dans un frigo oublié au pôle sud. Le Crabe m'a expliqué tout un tas d'âneries qui n’avaient plus rien à voir avec ses premiers discours. En plus de tous ça, il me dit qu'il était toujours prêt à m'éditer mais que c'était à moi de trouver les ressources financière auprès des banques ou d'autres structures capable de me payer.

Autant vous dire que l'on s'est quitté de cette façon :













Voilà, en l'état je sais que cette note de blog donne une vision assez lamentable du milieu, mais je rappelle que c'est le top des propositions éditoriales foireuses auxquelles j'ai été soumises. Il ne faut pas généraliser ces performances d'imbécilité au reste de la profession.
J'ai eu des échanges bien plus cordiaux est respectueux qui n'ont aboutis sur aucun contrat, mais au moins on n'avait pas tenté de m'endormir dès les premières discussions.

Beaucoup d'auteurs de BD manquent de vigilance et d'esprit critiques, ils sont tellement emballé à l'idée de "signer" qu'ils se précipitent sans réfléchir à la pérennité du projet. J'ai tellement d'affection pour ma BD et son univers que ça me rend très vigilant sur les conséquences d'un contrat, c'est surement ce qui m'a permis de ne pas tomber dans les premiers pièges tendus.

Il existe dans cette industrie des gens honnêtes et suffisamment passionnés par l'amour de la BD pour ne pas tomber dans les clichés ridicules que j'ai pu exposer. Néanmoins, sur un base d'une expérience personnelle et de celles de mes amis également auteur, l'éthique semble de plus en plus rare. J'ai pu remarqué qu'il était courant que l'éditeur se mette en situation d'être courtisé. La réciprocité des efforts entre les deux parties à fournir est rarement appliquée, c'est toujours l'éditeur qui fait revoir à l'auteur ses conditions et non l'inverse.

(constat personnel je rappelle)

Bonne soirée et à ce week-end pour une nouvelle note de blog.

(un nouvel épisode des Voisins du Chaos est dispo depuis vendredi !)

lundi 9 juillet 2012

Un peu de d'anatomie


Exposer mes anciens entrainements au modèle vivant est surtout un bon prétexte pour mettre à jour mon blog.
Je suis débordé ces derniers, j'ai tellement de chose à faire entre mon activité d'illustrateur et mon quotidien de crieur public que je n'ai plus le temps de dormir hormis en ce moment même. Oui je suis en train de rêver que que je rédige une note de blog. Donc si je rêve, je peux faire ce que je veux et donc dessiner des gens tout nus, il me tarde de me réveiller pour en voir le résultat sur internet !


Je rappelle qu'un nouvel épisode des Voisins du Chaos est en ligne depuis vendredi !

Vous pouvez également retrouver mes précédents dessins d'anatomie ici et ici.

vendredi 6 juillet 2012

Les Voisins du Chaos, Tome 2, Episode 5


Chers lecteurs, bonsoir !

Voici le cinquième épisode du deuxième tome. Un épisode qui paraîtra peut être un peu court à certains, mais le prochain sera plus conséquent. J’espère que vous aurez du plaisir à le lire.

J’avais oublié d’en parler ici, mais j’ai été interviewé par le blog du citron. J’y parle de ma façon de travailler, des origines de ma BD et de mon opinion sur les oreillers en tant qu’arme d'autodéfense.

Mais dans cette interview, il y a un question importante qui a été omise et que l'on me demande pourtant souvent :


"Comment conquérir le monde ?"

C'est très simple, il suffit de gagner à l'euromillion. Puis d'écrire un livre sur cette expérience, et de devenir dix fois plus riche avec les droit d'auteur et l'adaptions en film. Cet argent servira ensuite à monter une société de recherche spatiale pour exploiter l'helium 3 sur les planètes gazeuses de notre système solaire. Avec  l'argent fourni via le monopole de l'helium 3, il suffira ensuite d'investir dans le voyage supraluminique pour envoyer l'humanité dans toute la galaxie pour ensuite de faire nommer empereur galactique.

Bon après ça marche pas à tous les coups, un mec nommé Jerome Kerviel à essayé et il parait qu'il s'est loupé.

Bonne lecture !

mardi 3 juillet 2012

Top 6 des commandes stupides


Un concept-art pour l'une des futures scène des Voisins du Chaos. Je n'en dirais pas plus pour éviter de spoiler l'histoire plus que ça.

J'aime bien peindre les nuages, au moins on ne me fait jamais de remarques sur leurs erreurs d'anatomie. Peindre des nuages me permet aussi de m'apaiser après avoir envoyé valdinguer les arnaqueurs qui me contactent pour me demander n'importe quoi. En effet, une petite minorité de clients me contactent en me prenant pour un pauvre âne prêt à travailler pour eux gratuitement, avec le sourire et éventuellement en leur faisant la cuisine.

Voici donc le TOP 6 des demandes les plus absurdes auxquelles j'ai eu droit dans mon activité d'illustrateur indépendant (j'ai masqué les informations des personnes qui m'ont contacté, par contre je n'ai pas corrigé leur fautes d'orthographes, ça leur laisse leur charmes d’énergumènes du web) :

Ceci est une histoire vraie.

- Numéro 1 “Le brave” :

"Bonjour, je m'appelle ******, je suis responsable de l'école des ****** de *********.
De ce faite je souhaiterais savoir s'il était possible de nous faire des dessins pour pouvoir rendre plus attractif les cours théorique que je donne aux jeunes ? [...]
Le tous forme environ 100 cours que sous powerpoint, car c'est le système de cours qu'ils préfèrent.
De ce faites il y aura énormément de travail soit environ 1000 dessin soit environ 10 dessin par cours voir plus.
De plus je souhaiterais savoir s'il était possible de faire ceci bénévolement  ?
En effet l'école est une association bénévole [....]
Dans l'attente d'une réponse, et d'une collaboration ensemble,"

Bon d'ordinaire, je ne réponds même pas à ce genre de mail délirant. Mille dessins quoi... Un dessin animé en temps réel aussi tant qu'on y est.  Comme c'était pour une "bonne cause", j'ai préféré expliquer calmement que je ne peux pas me permettre de réaliser des dessins gratuitement à tous ceux qui me le demandent. Je suis souvent sollicité par de nombreuses associations aux causes aussi importantes les unes que les autres, et si je me mettais à faire un dessin à chaque fois que qu'on me le demande, je n'aurais ni le temps de travailler, de dormir, ou de me perfectionner au bilboquet...

- Numéro 2 “Le fou furieux” :

“Je me permet de vous écrire car je viens de tomber par hasard sur votre site internet. Celui-ci m'a interpellé car je trouve votre travail assez intérressant.
Je m'appelle ******* ****** et je suis en préparation de mon quatrième court métrage. Je suis à la recherche d'une ou de plusieurs personnes pouvant réaliser dans un premier temps les concepts arts, puis le film en 3D ainsi que la BD officielle.
Ce film pour vous résumer en quelques lignes parle du siège de la ville de Montauban en 1621.
Pour éviter un coût important à la production, j'ai décidé de le réaliser en animation 3D.
Pour le financement, dans l'immédiat, je n'ai aucun budget.
Si vous êtes prêt à partir pour une aventure exceptionnelle, car ce poste est le plus important, je suis prêt à vous rencontrer afin que nous puissions en parler de vive voix sur Montauban.“

Alors je traduis : “Bonjour, je suis un gros taré qui n’a aucune notion de temps et d’argent, je souhaiterais que vous réaliseriez à vous seul et pour moi un film d’animation et tous ses produits dérivés. Évidement je ne compte pas vous payer, mais c’est une belle aventure de bosser comme un esclave sur une masse de travail que même un studio d’animation Hollywoodien ne pourrait prendre en charge sur 4 ans de développement.
En plus, comme je suis un gros flemmard, c’est à vous de venir me voir et de faire 100km en caisse pour écouter mes divagations sur les chevaliers Montauban. Je vous laisse, les infirmiers arrivent pour ma piqure.”

- Numéro 3 “Le grand classique” :

“Bonjour,
Dans le cadre du développement du site Internet www.-----------.fr, nous recherchons actuellement des artistes français spécialisés dans l'illustration.
Le principe de notre projet repose sur les bases suivantes :
    • l'idée serait donc de demander aux artistes de créer des fonds d'écran créatifs et originaux déclinés en plusieurs formats pour ordinateur, iPhone/iPod Touch, iPad et autres smartphones et tablettes tactiles…
    • nous n'accepterons que des créations originales réalisées par des artistes exclusivement français et soigneusement sélectionnés ! Nous espérons ainsi, obtenir un degré qualitatif suffisamment élevé !
Les avantages pour les artistes, sont nombreux :
    • promotion et visibilité accrues de vos œuvres sur Internet et les réseaux sociaux, grâce à notre réseau de sites Internet spécialisés qui relayeront la sortie du site Internet,
    • un lien direct vers votre site Internet et/ou votre portfolio sera mis en place à coté de chacun de vos fonds d'écran,
Comme précisé dans le document pdf joint au mail, aucune rémunération n'est prévue.”

Wahou mais c’est trop bien cette proposition ! Bosser gratos pour des arnaqueur du web, ça a toujours été mon rêve !  Et puis il y a tellement d’avantages, j’aurais le droit de voir l’adresse de mon site affiché sur le leur de couleur noire sur fond noire, c’est trop génial ça ! Je suis sur que en bossant gratos pour des fonds d'écran de smartphones, Steven Spielberg va me courtiser pour travailler avec lui sur son projet d'adaptation de Gaston Lagaffe 3D en odorama ! Qu’est ce que je suis chanceux !
Et pis tiens, je vais faire comme eux, je vais leur demander de venir faire le ménage et la cuisine bénévolement chez moi et en échange je mettrais l’adresse de leur site web sur mon paillasson.
Plus sérieusement, ce genre de pratique s'appelle du crowdsourcing : on monte un site web sans contenu, on laisse les internautes le remplir gratuitement, et on vend le tout via des régies pubs. C’est pas illégal, mais ça reste de l’exploitation et de l’arnaque. Pour ceux qui tombent dans ce genre de panneau, pitié, arrêtez de bosser gratos, vous niquez votre profession et votre compte en banque dans la foulée.

- Numéro 4 “Le gros Naif”

“Bonjour,
Félicitation pour ta parution dans ********, j'ai beaucoup apprécié ton taff sur ton portfolio.
Je me permet de venir vers toi concernant plusieurs de mes projets. Je travaille actuellement à la réalisation de 2 ****** bientôt en ligne.
Je souhaiterai savoir si cela t’intéresserai de réaliser la page d'entrée de la plateforme Propagande. J'ai pensé à une planche BD sur ce thème. Je ne peux te payé pour l'instant mais bien sur ton travail signé plus lien et présentation.
serais tu intéressé ?”


Ma réponse professionnelle et cordiale :
“Merci pour ton appréciation sur mon travail
Concernant ta requête, je suis désolé, mais je ne peux me permettre de travailler gratuitement, si j'acceptais, je serais perpétuellement en train de travailler 24h sur 24 pour les autres sans aucun retour. Quand on à un projet personnel, il faut savoir s'y investir également financièrement. Pour mon projet BD  je paye de ma poche un assistant, comme un grand, avec mes sous. On ne demande jamais à un plombier de travailler gratuitement en échange de sa signature les tuyaux de la salle de bain ou la promesse de parler de lui.
Bon courage pour tes projets.”

La réponse suivante qu’il me fait parvenir :
“Décidément qu'est ce que vous avez tous avec la plomberie :p ( mon ancienne activité). t'envoyer une telle demande ne coûte rien elle ;) .En tout cas mon appréciation sincère, bon courage et peut être à bientôt.”

Non mais sérieusement ? Il se fout de ma gueule en plus avec son appréciation sincère ?
“t'envoyer une telle demande ne coûte rien elle” Si justement, ça te fais passer pour un gros triso qui prospecte tous les mails de graphistes qu'il trouve sans rien comprendre au principe du commerce et de l'échange de services à hauteur équivalente. Ça ne m’étonne pas qu’il ai arrêté la plomberie, il devait mettre des baignoires dans des cuisines avec sa super stratégie.

- Numéro 5 : Le mec qui doute de rien :

“Salut, après plusieurs mois à suivre "Les voisins du chaos", je me suis permis de réfléchir à un synopsis de BD qui pourrait plus coller à ton univers, dans l'optique de te proposer une collaboration. Comme tu as pu certainement le voir, j'ai déjà un 1er projet en cours, cependant j'ai suffisamment d'avance sur mon dessinateur (Tome 1 écrit) pour bosser sur un projet neuf.”

Des mecs qui me proposent des scénarios, c'est courant, c’est plutôt flatteur et je comprend la démarche d’un scénariste d’aller chercher un dessinateur. Mais là, je ne sais pas si c’est de la prétention ou de la grosse naïveté, me dire qu’il a un projet plus intéressant que le mien… pour moi, ça sent l’égo démesuré et le génie incompris par ses parents. Pour séduire quelqu’un dans un projet non rémunéré, il faudrait déjà commencer par un peu de modestie.

- Numéro 6 : L’enfant de 12 ans

“J'ai écrit un roman d'après votre bd es-je le droit? bien sur le titre sera les voisins du chaos d'après la bande désinnée de Tohad!
J'ai maintenant terminé le roman mais avant de le publié chez edifree.fr ou edilivre.fr je vous envoie le roman en pdf”

Sur ce cas là, autant vous dire que j’y suis allé avec des pincettes. Le mec m’a carrément envoyé un manuscrit du scénario de ma propre BD qu’il s’était fait chier à réécrire, mais avec des fautes à chaque mots et une syntaxe très étrange. Comble de l'absurdité, il a modifié la fin du scénario, avec des mariages et des prophéties étranges concernant mes personnages...
Devant ce mail, deux choix s’offraient à moi : soit c’était un psychopathe prêt à tout, soit un gamin qui n’a pas tout comprit à la notion du droit d’auteur. J’ai répondu par un mail poli et didactique expliquant l’impossibilité pour lui de diffuser son PDF et j’ai eu en réponse : “D'accord alors je ne le publie pas !”.
Donc l’hypothèse de l’enfant me semble la plus probable.

Je vais m’arreter là pour ce soir mais j’en ai encore des dizaines en stock de demandes de ce genre. Au milieu de ma clientèle, je remarque une chose : un client qui paye bien est toujours un client respectueux et poli. D’office, quand un client propose une rémunération indécente, c’est déjà une marque profonde de manque de respect et sachez que la suite sera encore pire : demande de modifications interminables, rémunération reportée, absence de réponses par mails, ect...
A tous ceux qui souhaitent se lancer dans la profession de graphistes indépendant, ne travaillez jamais gratuitement ou sur des promesses !