jeudi 22 mars 2012

Paris 2087



Illustration pour la couverture du roman "2087" de David Bry à paraître prochainement chez Blackbook édition. L’action se situe dans la ville de Paris du futur, le tout enrobé d’une ambiance cyberpunk. Ce fut un certain challenge pour moi et je me suis égaré sur une première version de l’image que j’ai décidé d’abandonner pour repartir de zéro.

Normalement après avoir fait les présentations habituelles de mon illustration, je suis censé partir dans des digressions habituelles où je raconte mes périlleuses aventures dans le métro toulousain, ou la difficulté à enfiler mes chaussures avec les yeux fermés. Mais cette fois ci je n’en ai pas le courage, je suis un peu fatigué surtout après mon week end prolongé.
En effet, j’ai tenté d’aller à la PRÉFECTURE (sons d’orgues gothiques accompagnant la prononciation du mot) pour refaire mes papiers. Oui, vous avez bien entendu, la PRÉFECTURE (sons d’orgues gothiques accompagnant la prononciation du mot).

Je me suis retrouvé dans une file d’attente interminable, mon voisin de devant était un vieillard qui était là pour obtenir son certificat de naissance et celle de derrière était une dame qui en avait assez qu’on l'appelle “monsieur”.

Après 127 heures d’attentes, dont la moitié passé à dormir sur une chaise en plastique et le reste à me masser ma nuque douloureuse, je pus enfin atteindre le guichet.
La guichetière, aussi polie qu’un ours qu’on dérange durant son hibernation (et j’en connais un rayon), me dit alors que la préfecture ne s’occupe pas de refaire les cartes d’identité mais qu’il faut s’adresser à la mairie pour ça.
Une nouvelle forme d’émotion monta alors en moi, une sorte d’extase de la frustration, le firmament de la déception. Un conflit émotionnel total. Lorsque je me remis de mes émotions dans la chaise en plastique qui me servait de lit précédemment, je remarquai alors que je n’étais pas seul dans ma situation. Des hommes et des femmes habillés de cuir, de chaînes et de balles dans la bouche, assouvissaient leur fantasmes : passer un temps fou à faire la queue dans le pire lieu sur terre, la préfecture. Certains prenaient même plaisir à faire exprès d’oublier des papier pour refaire un tour de file d’attente.
Mon week-end ne fut donc pas totalement gâché, car suite à cette expérience, j’ai été cité dans un prestigieux journal scientifique comme le découvreur de la nouvelle espèce déviante des “sado-administrativo-masos”.

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